Jérémie Cappellano (Istec 2007), Global Head of Procurement Service Line chez Solvay à Lisbonne - Istec

Jérémie Cappellano (Istec 2007), Global Head of Procurement Service Line chez Solvay à Lisbonne

Quel a été ton parcours en quelques mots ?

Originaire de Lille, j’ai rejoint la promotion Istec 2007. Quatre années fantastiques au sein de l’école avec de bons souvenirs notamment à travers les nombreuses associations en tant que membre du BDE (Bureau des Étudiants) puis du BDA (Bureau Des Associations). Mes semestres d’études en Chine en 2003 et à Dublin l’année suivante, ont aussi confirmé mon intérêt pour la dimension internationale que je souhaitais donner dans mon orientation professionnelle.

Grâce à l’Istec j ‘ai aussi découvert le secteur des achats lors de mon stage de 1e année à la SAMARITAINE, l’un des grands magasins iconiques parisiens. Cela a été mon « déclencheur ». Expérience inoubliable ! J’ai tout au long de mon parcours suivi cette ligne directrice.

En 2007 et pour clôturer mon parcours Istécien, j’ai rejoint GIAT Industries // Nexter Systems (Groupe de Défense Militaire français) afin de réaliser mon mémoire de fin d’étude et de partager des axes de réflexion sur le “Supplier Relationship Management” .

Grâce à ce parcours et expériences cumulés, j’ai pu rejoindre un MBA spécialisé en Achats Internationaux.

Début de carrière dans une multinationale française à la Défense (VEOLIA) avant de déménager à Bruxelles pour rejoindre une entreprise pharmaceutique en 2009 (GSK Vaccines). Initialement parti pour une mission de 9 mois en Belgique, j’ai finalement passé 12 ans à travailler dans ce pays. Entre 2012 et 2016 j’ai eu la chance d’évoluer dans une entreprise Américaine de Packaging (SONOCO) en charge du périmètre achat européen de la société.

En 2016, j’ai rejoint le Groupe SOLVAY, une multinationale belge qui propose une large gamme de produits destinés aux biens de consommation, de la construction, de l’énergie, de l’eau, de l’environnement et de l’électronique. En quelques chiffres, le Groupe Solvay c’est : 10.1 milliards de chiffre d’affaires, plus de 21 000 employés sur 98 sites dans 63 pays.

Quel est ton métier actuel ?

Mon métier actuel est assez large compte tenu de la taille du groupe. Après avoir commencé chez Solvay en tant que procurement excellence lead, j’ai ensuite rejoint l’une de nos business unit en tant que directeur global des achats: une équipe fantastique !

Depuis Mars 2022, j’occupe la Direction de la Service Line Achats de Solvay Business Services (SBS), le centre de services partagés du Groupe. Cela me donne une vue à 360° sur le monde des Achats. Je suis en charge d’une équipe de près de 300 personnes réparties majoritairement entre le Portugal, le Brésil et la Thaïlande, qui assurent que les 1.2 millions de factures reçues annuellement de la part de nos fournisseurs correspondantes aux 590 000 bons de commandes, leur soient payées à temps. Je dois aussi m’assurer que les données de nos +30 000 fournisseurs soient maintenues à jour. Je suis également responsable de la partie Travel & Expenses du groupe, ainsi que de la digitalisation et de l’automatisation de nos processus. Notre fonction assure l’interface entre nos clients externes et internes en cas de besoins sur cette partie du processus. En tant que membre exécutif de Solvay Business services et de la fonction achat du groupe, mon rôle est d’assurer la bonne prise de décision et d’orientation pour accompagner notre croissance et transformation.

Le plus important dans cela est de m’assurer du développement de mes équipes et de les faire évoluer au sein du groupe : mon équipe est mon « Asset » principal !

Tu as choisi de travailler à Lisbonne, pourquoi ce choix ?

Pour les délicieuses Pasteis de Nata ! Mais pas seulement. Le choix s’est fait assez naturellement car le siège de SBS se trouve à Lisbonne, où une grande partie de mes équipes se trouvent. J’aurais peut-être pu assurer ce rôle depuis le siège de Bruxelles, mais j’ai préféré la proximité avec mes équipes qui est très importante à mes yeux. J’ai la chance d’avoir mon propre bureau à Lisbonne, mais à vrai dire, je m’installe la plupart du temps dans l’open space avec ma Dream Team !  Aussi d’un point de vue écologique cela réduit le besoin de commuter et donc diminue mon empreinte carbone. Le fait de se relocaliser à l’étranger est aussi une excellente opportunité de développement personnel, familial, et professionnel. Mon épouse a été aussi un élément déclencheur, très supporter de ce choix.

Quels sont les avantages à travailler au Portugal ?

Le Portugal est un pays magnifique avec une excellente qualité de vie. Et la météo est bien différente qu’en Belgique ! Il y a une très grande ouverture d’esprit et la population est très accueillante et toujours prête à aider. Habiter au bord de l’Océan offre aussi la possibilité de découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux sports, et aussi une autre manière de vivre que celles que nous connaissons en France ou ailleurs. Il y a de très bon vins qui peuvent faire concurrence aux crus Français, même si je reste persuadé que la Belgique reste numéro 1 pour son choix et qualité de bières, mais il faut savoir faire des concessions 😉

Y a t il des méthodes de travail différentes ?

Solvay étant un Groupe Industriel et SBS un centre de Services, nous nous devons d’être assez standardisés dans nos opérations. Ce n’est donc pas tant sur les méthodes de travail que j’insisterai, mais sur la diversité au sein de notre écosystème. C’est probablement une des parties qui m’intéresse le plus dans ce rôle : Diversity, Equity & Inclusion. Il y a tant à partager sur ce sujet.

Est-ce difficile d’obtenir un visa de travail ?

En tant que citoyen européen, je n’ai pas eu à me procurer de visa de travail pour le Portugal. Il y a quelques démarches administratives à effectuer, rien de compliqué, mais il est vrai que tout est très bureaucratique au Portugal, et nous sommes loin du « Paperless ». C’est aussi un apprentissage de la patience !

Quels ont été les moments difficiles ?

Organiser le déménagement d’une famille avec 3 enfants (et un chat) s’avère parfois (un peu) difficile et une source de stress que chacun gère au mieux surtout si vous cumulez cela avec une rénovation d’appartement tout en travaillant en grande partie depuis la maison. Cela impacte aussi notre propre écosystème (famille, amis, …) car chaque personne à sa propre réalité de cette aventure… Trouver un logement, une école, s’assurer que la famille s’adapte bien, tout en travaillant (et beaucoup) à été parfois un challenge. A  titre d’exemple, une semaine avant notre départ de Belgique, nous n’avions toujours pas de logement, nous n’avions juste nos billets d’avion, alors que nos 300 cartons étaient déjà en route pour le Portugal vers une adresse encore inconnue. Finalement, c’est notre entourage qui se posait beaucoup plus de questions et exprimait leur inquiétude sur des points auxquels nous n’avions aucunes réponses, et surtout qui ne nous perturbaient pas plus que cela. Nous étions tellement positifs et confiants que cela a sans doute dû les rassurer, ou alors ils nous ont pris pour des fous… Peut-être les deux !

Les moments successful et heureux dont tu es fier ?

Je suis heureux que tout le monde se soit très rapidement adapté et intégré, malgré la barrière de la langue surtout dans la vie de tous les jours. Mon épouse et moi arrivons à concilier jobs à responsabilités et vie de famille. Cela demande un sens certain de l’organisation et je suis fier que nous y parvenions. Je suis aussi heureux d’avoir pu enfin utiliser et maîtriser mon paddle sur l’océan Atlantique, ce n’est pas la même chose que sur un lac !

Quels conseils donnerais-tu aux Isteciens qui souhaitent comme toi travailler à l’étranger ?

Le souhaiter est une chose, le faire en est une autre ! Il faut franchir le cap, être ouvert à ce type d’opportunités ! Peu importe à quel stade professionnel ou personnel on se trouve, ne pas s’arrêter aux contraintes logistiques, la barrière de la langue, ou la peur de l’inconnue que cela peut représenter. Oui, c’est parfois complexe, mais en restant optimiste, positif et « grounded », cela est tout à fait réalisable ! Il faut aussi s’avoir être curieux, apprendre, et ne pas hésiter à solliciter ou élargir son réseau pour faciliter l’intégration. Je reste disponible pour échanger sur ce sujet !

Contacts : Jérémie Cappellano – jcappellano@gmail.com

Association des Diplômés, Claude Wisdorff Directrice istec réseau – c.wisdorff@istec.fr